Description
Le Fokker G.I Jachtkruiser est un chasseur lourd bimoteur hollandais, comparable en taille et en fonction au Messerschmitt Bf 110 allemand et au De Havilland DH.98 Mosquito britannique.
Le G.I a été conçu en 1936 par les ingénieurs en chef de Fokker, Marius Beeling et Erich Schatzki, en un temps record : de la planche à dessin au premier prototype, le projet n’a duré que 7 mois. Sa présentation au public fit sensation, lors de la fête aérienne de Paris, où avec ses huit mitrailleuses frontales plus celle de tourelle, il fut surnommé le « Faucheur ». Sa conception bipoutre et bimoteur fut reprise plus tard pour le concept du Lockheed P-38 Lightning en 1939.
Le G.I fut conçu en tant que chasseur lourd, c’est-à-dire de surveillance et défense de l’espace aérien, notamment contre les bombardiers. Un rôle particulièrement important selon Giulio Douhet. Le Fokker G.I pouvait également être utilisé pour des missions d’attaque au sol ou de bombardement léger, grâce à sa capacité d’emport de 400 kg de bombes. Conçus initialement pour un équipage de 3 membres (pilote, bombardier, mitrailleur), tous les G.I hollandais eurent le siège du bombardier retiré, car ils ne seront utilisés que pour l’attaque au sol.
Comme tous les appareils Fokker de cette période (et d’autres constructeurs par ailleurs…), le G.I est un assemblage composite. Le devant de la nacelle centrale et les poutrelles de queue sont en armature soudée recouverte d’aluminium, l’arrière de la nacelle centrale et les ailes sont en bois recouvert de Triplex (Technique développée avec succès par Fokker pour ses avions de transport de passagers).
Son vol inaugural eut lieu le à Welschap près de Eindhoven. Les vols suivant révélèrent quelques problèmes de conception. Les moteurs d’origine Hispano-Suiza consommaient trop d’huile, les concepteurs voulurent les remplacer par des Rolls-Royce Merlin mais ils étaient indisponibles à cette date (ce qui en aurait probablement fait le chasseur le plus rapide de cette période). À la fin, deux variantes furent établies : une version biplace motorisée avec des Bristol Mercury VII, et une version monoplace utilisant des Pratt & Whitney R-1535, moins puissants mais plus fiables. En outre, le poids engendré par les huit mitrailleuses dans le nez de l’appareil rendait les conditions de pilotage au décollage et atterrissage difficiles. Ce problème ne fut jamais vraiment résolu.
Outre l’armée hollandaise, plusieurs nations montrèrent de l’intérêt pour le Fokker G.I. Bien que cet appareil fût construit suivant les spécifications de l’armée de l’air française, la France préféra des avions de fabrication nationale, comme le Breguet 691.
L’armée de l’air espagnole en commanda 37. Après la mobilisation de 1939, ces versions monoplaces furent réquisitionnées par l’armée hollandaise. Cependant, les Hollandais eurent des difficultés à les armer, à tel point qu’en 1940 seuls quatre étaient en état de combattre.
L’armée de l’air danoise commande 12 G.I en configuration bombardier en piqué. Ils devaient être construits sous licence, mais la commande ne fut jamais prête du fait de l’invasion des Pays-Bas. Les services de renseignement allemands pensent que certains furent assemblés, rien ne put le prouver.
Les autres pays intéressés furent la Suède (17 unités), la Belgique, la Turquie, la Hongrie et la Suisse, mais du fait de l’invasion, aucun appareil ne fut livré.
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