Le Tirpitz, ou Alfred von Tirpitz, est le plus grand cuirassé à flot d’Europe et le plus grand navire de guerre de la Kriegsmarine construit au chantier naval Kriegsmarinewerft. Il est lancé par Adolf Hitler le à Wilhelmshaven (Basse-Saxe) et coulé le .
Le bâtiment est livré à la Kriegsmarine le malgré une finition encore imparfaite. De nombreux éléments sont achevés au premier mouillage au Fættenfjord (en Norvège, à proximité de la ville de Trondheim et à seulement 50 km de la frontière suédoise). À sa livraison, il était commandé par le Kapitän zur See Karl Topp (de).
Jumeau du Bismarck, le Tirpitz menaçait clairement la puissance navale britannique et le danger qu’il représentait immobilisa durant de longs mois à Scapa Flow les plus grands navires de la Home Fleet. Le bâtiment effectua quelques raids vers le nord dans le but de couler les convois d’armement à destination de l’URSS, mais ces raids ne furent jamais très fructueux.
Le Tirpitz ne fut jamais engagé dans l’Atlantique nord : la puissance qu’il représentait était telle que la perte du bâtiment aurait été calamiteuse pour Hitler, pourtant peu convaincu de l’utilité des navires de surface traditionnels. Ni Raeder, ni Hitler, ni Dönitz ne voulaient prendre le risque de perdre le bâtiment qui bloquait à Scapa Flow une bonne partie de la Home Fleet. De plus, la quantité de mazout nécessaire au fonctionnement du Tirpitz n’était pas vraiment compatible avec la pénurie régnant en Allemagne.
Aussi les U-Boote lui furent préférés pour les raids dans l’Atlantique, le Tirpitz se contentant du rôle d’épouvantail dressé face aux convois de l’Arctique. Il resta donc majoritairement au Fættenfjord, à l’abri de filets anti sous-marins et d’écrans de fumée (produite grâce à un mélange d’eau avec de l’acide chloro-sulfurique) contre la RAF. Plusieurs tentatives infructueuses eurent lieu pour le détruire, en commençant par un bombardement le . L’effet secondaire de l’écran de fumée acide, très délétère pour la végétation alentour, persista bien après la guerre jusqu’à plus de six kilomètres à la ronde, empêchant la plupart des conifères d’y pousser jusque 1950 environ, ainsi que révélé par la dendrochronologie en 2018.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.